La réforme des détaché·e·s pédagogiques fragilise les organisations de jeunesse

La réforme des détaché·e·s pédagogiques du gouvernement annonce le rappel de 228 enseignant·e·s détaché·e·s pédagogiques vers leurs établissements scolaires. Cette mesure, encore en cours de définition, concerne directement les organisations de jeunesse comme Jeune Et Citoyen qui s’appuient sur ces professionnel·le·s pour développer des projets éducatifs, des animations citoyennes, des contenus pédagogiques et un accompagnement de qualité auprès des jeunes.

Un poste clé supprimé, une chaîne éducative fragilisée

Pour JEC, cette mesure représenterait :

  • Une diminution de nos ressources humaines, avec la perte d’un poste clé pour notre équipe.
  • Un frein à la continuité de projets éducatifs visant la citoyenneté, l’esprit critique, la participation démocratique ou encore la compréhension des enjeux de société.
  • Une perte d’expertise importante pour notre ASBL car le poste de détachement pédagogique représente l’une des portes entre notre secteur associatif et le milieu scolaire.
  • Une fragilisation de notre offre pédagogique, construite sur la complémentarité entre acteurs jeunesse et acteurs issus du monde scolaire.
  • Une mise sous pression du secteur associatif jeunesse, dont le rôle est pourtant reconnu dans l’éducation non formelle et l’accompagnement des jeunes dans leur développement citoyen.
  • Un manque de cohérence dans le déploiement du plan quadriennal de l’asbl.

Cette mesure mettrait donc à mal la capacité de notre organisation à remplir ses missions, à pleinement répondre au décret jeunesse, en particulier au moment où les jeunes ont plus que jamais besoin d’outils pour comprendre et agir dans une société en pleine mutation.

La jeunesse ne peut pas être la variable d’ajustement

Notre ASBL tient à :

  • Souligner l’importance du travail des détaché·e·s pédagogiques au sein des organisations de jeunesse : ils et elles permettent la création de démarches éducatives innovantes, l’animation d’ateliers, la formation de jeunes animateur·rice·s et la cohérence entre école et éducation non formelle.
  • Exprimer son inquiétude quant à l’impact direct pour les jeunes, qui pourraient voir diminuer la qualité et la diversité des offres pédagogiques.
  • Appeler le gouvernement à prendre en compte les communications publiées par les organisations de jeunesse, afin de trouver une solution équilibrée qui respecte à la fois les besoins du monde scolaire et ceux de l’éducation non formelle.
  • Rappeler que la jeunesse ne peut pas être la variable d’ajustement d’une réforme budgétaire.

« Une décision brutale qui coupe l’élan de nos projets »

Quitter sa classe n’est certes pas facile. Mais je ne regrette pas ce choix, car c’est réfléchi et cela s’est construit pas à pas.  Prendre congé momentanément, je l’ai fait pour développer de nouvelles compétences, apporter mon expertise pédagogique à une association qui en vaut la peine, accompagner des jeunes qui se questionnent sur une citoyenneté en construction.

Bardaf, c’est l’embardée… Sous prétexte de contrer la pénurie de profs, des centaines de DP sont renvoyés dans les écoles… Pour autant d’équipes associatives qui perdront en ressources humaines, en pouvoir d’agir. Sentiment d’amertume, d’être mis devant le fait accompli, pour une interruption de projet en cours de sens.

Qu’adviendra-t-il de l’enseignement, une fois de plus ?

– Mot de Christophe, détaché pédagogique chez Jeune Et Citoyen

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