Cette semaine, le budget de la FWB a été approuvé par le MR et les Engagés, contre l’ensemble de l’opposition. Depuis quelques temps, on entend pas mal parler du mécontentement des professeur.e.s à propos de la nouvelle Déclaration de Politique Communautaire proposée par les deux partis. C’est que la partie Enseignement ne plait pas à tout le monde ! Jeune Et Citoyen est inquiet.
En dehors de la question de la nomination du corps enseignant (prévue pour 2027), il y a surtout plusieurs décisions qui vont directement toucher les élèves. Et plus particulièrement les branches qualifiante et professionnelle, qui seront, encore un peu plus, discriminées. Viser un enseignement d’Excellence consiste-il à fermer les portes de ceux et celles en difficulté ?
Face à ces idées, Jeune Et Citoyen ne peut rester sans rien dire ! Cette note est donc une première étape avant les prochaines.
Pour commencer, recontextualisons et précisons ce sur quoi se concentrent notre colère et notre peur. En juillet 2024, le MR et Les Engagés (majorité du gouvernement de la FWB) dévoilent la Déclaration de Politique Communautaire (DCP), avec un objectif clair : diminution des coûts ! Il faudrait réduire la dette. Malgré les avis négatifs rendus par la minorité, les syndicats et les acteur.trice.s de terrain, cette DCP est finalement été approuvée ce 11 décembre, ce qui ne va pas calmer le mécontentement global.
Nous nous attarderons, seulement, sur quelques points de cette déclaration (même si on pourrait en parler plus longuement).
Option pas assez people, on ferme !
Toutes options offertes aux élèves ne pouvant réunir minimum dix élèves devront fermer. Or, c’est la réalité de nombreuses options du qualifiant et du professionnel ! Non seulement parce que ces branches sont dévalorisées dans notre culture (ne poussant pas les jeunes à s’y inscrire), mais aussi parce que pédagogiquement, c’est mieux !
Chez JEC, on pense que dans le cadre des travaux pratiques, il est nécessaire de favoriser des petits groupes pour un meilleur encadrement. Pourquoi donc fermer cette possibilité ? De plus, nous pensons qu’il est urgent de revaloriser ces options et d’encourager les jeunes qui y seraient plus épanoui.e.s à s’y inscrire. Nous ne sommes donc pas en accord avec cette nouvelle idée de fermer des options.
Selon le site du MR : sur 5400 options, 2700 réuniraient moins de dix élèves (c’est-à-dire 50% tout de même !) Cela touche donc beaucoup de jeunes. Les solutions ?
Imaginez ces jeunes qui choisissent déjà une vocation méconnue. Il.elle.s entendent déjà régulièrement « Ah c’est un métier, ça ? Ce n’est pas juste un passe-temps comme faire du foot » (real fact entendu !) mais en plus, il.elle.s sont forcé.e.s de partir loin de leur famille pour faire ce qu’il.elle.s, contre leur gré.
Quelle que soit la solution choisie, nous craignons les effets sur le développement des jeunes, leur bien-être, leur santé mentale, leur confiance en soi, leur construction… Sans oublier, les établissements majoritairement qualifiant et professionnel qui reposent uniquement sur ces options. Comment survivre si les élèves partent ? Et que penser des futures pénuries ? Car si les options ferment, comment former à ces métiers ?
Tu décroches ? byebye !
Tous les jeunes majeurs qui auront décroché un an, seulement, ne pourront plus s’inscrire dans l’enseignement secondaire. Il.elle.s seront renvoyé.e.s vers un système de formation pour adultes. L’argument peut être compréhensible de premier abord : des jeunes de 19 ans ont une trop grosse différence d’âge avec ceux de 15 ans, et donc un trop grand décalage pour dispenser un enseignement adapté. Mais quand on creuse, est-ce vraiment si bien ? On ne pense pas !
Le décrochage scolaire est plus que présent et peut être causé par diverses raisons : harcèlement, perte de sens, dépression, recherche de soi, phobie sociale, contexte familiale, mauvais choix d’études, etc. La santé mentale de nos jeunes devrait être au centre de nos préoccupations. On devrait les soutenir en se penchant sur les causes et non accentuer les conséquences en fermant les portes.
Nous pouvons aussi faire un lien avec le point précédent : ce n’est pas en interdisant les jeunes de s’inscrire que l’on va garder nos quotas pour maintenir nos options.
Tu as ton CESS, pas besoin de 7P !
Il s’agit ici d’interdire l’accès à une 7ème aux élèves possédant déjà leur CESS. Trois exceptions : prothésiste dentaire et opticien (la certification impose une 7ème) et prévention de la sécurité (accord avec le niveau fédéral). Or, il existe plusieurs spécialisations qui ne sont pas proposées en technique qualifiante, mais uniquement en 7ème professionnelle. C’est par exemples le cas de grimpeur.euse-élargueur.euse ou sommelier.e. Or, les personnes qui se prédestinent à ces métiers n’ont pas forcément choisi un parcours professionnel avant. Ce choix diminue les possibilités pour les jeunes de se spécialiser ou de se reconvertir en cours de route.
Que devons-nous penser de cette décision ? Que cela ne sert à rien de se professionnaliser quand on a déjà un diplôme ? Pourquoi continuer d’apprendre pour ce que l’on aime si on peut aller travailler directement ?
Ici, encore une fois, les portes sont fermées à nos jeunes. Ne leur laissant plus le libre arbitre sur leur avenir professionnel.
Une fois encore, comment garder nos options professionnelles si on y interdit l’accès ?
Limitons l’accès aux études supérieures !
L’idée est de distinguer le CESS selon si on l’a obtenu après des études qualifiantes, professionnelles, de transition ou générales, différenciant tes possibilités d’accès à des études supérieures.
En résumé,
Ici, encore et encore, la possibilité pour les jeunes de changer de direction et de choisir pour eux.elles est diminuée. La motivation et la passion ne sont aussi aucunement prises en compte.
L’élitisme du Général est on ne peut plus clair. Or, ce n’est pas parce que tu as choisi des études qualifiantes que tu es plus bête qu’un.e autre.
Tu peux préférer les travaux pratiques plutôt que l’ex-cathedra comme méthodologie (comme cela peut être aussi le cas dans l’enseignement supérieur), tu peux avoir choisi une passion (et on peut en avoir plusieurs), tu peux ne pas avoir eu le choix car l’offre était limitée là où tu vis (fermons encore les options), tu peux avoir découvert un métier inconnu avant (il y en a tant), etc.
Rappelons aussi deux questions déjà posées précédemment : Pourquoi continuer d’apprendre pour ce que l’on aime si on peut aller travailler directement ? Comment maintenir nos options qualifiantes et professionnalisantes si on les dévalorise à ce point ?
Notre point de vue en quelques mots
Vous l’avez compris, on n’est pas fan de ces directives pour l’avenir de nos jeunes. Selon nous, cette réforme :
Pour conclure, on vous parlera de cet acronyme CRACS. Il est dans notre obligation en tant qu’organisation de jeunesse d’aider nos jeunes à le devenir. C’est aussi une mission du gouvernement. C’est noté tel quel dans leur Déclaration de Politique Communautaire. C’est aussi une des missions de nos écoles. Mais comment atteindre ces objectifs avec cette réforme ?
CRACS comme…
Mais il manque une lettre à cet acronyme. Il est temps de lui ajouter le E de Engagé.e ! Non, pas le parti mais dans le sens “mobilisation”.
Mobilisons-nous pour plus d’équité dans notre système scolaire.
Mobilisons-nous pour une valorisation et une information de ces études peu connues et sous-estimées.
Mobilisons-nous pour la liberté de choix, selon nos réalités et intelligences.
Mobilisons-nous pour donner du courage et de l’espoir à ces jeunes à qui on ferme tout le temps des portes.
Mobilisons-nous pour ces métiers sous-estimés mais pourtant si essentiels à nos quotidiens.
En conclusions, engageons nous !
Affaire à suivre…
Sources :
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