Welcome Frontex ? Abolish refugees ? 

Vous vous souvenez quand, en octobre, on vous parlait de la scène de rafle à laquelle nous avions insisté à la gare de Menton Garavan dans le Sud-Est de la France ?  

Nous finissions par ces mots : “Bienvenue dans la forteresse Européenne. On ne va quand même pas accueillir toute la misère du monde alors que l’on a travaillé pendant des siècles à accumuler toutes ses richesses.”1 

Quel bilan six mois plus tard ? Le même, si ce n’est pire. Cette fois, on va parler de chez nous.  

8000 condamnations de l’Etat belge pour manquement à sa politique d’accueil. Ajoutez à cela une condamnation en juillet 2023 par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Manquer au respect des droits humains est rarement bon signe.2 

Face à la crise des conditions d’accueil, quelles réponses ont été apportées ? Une diminution du public pris en charge. On n’accueille plus les hommes seuls. Evidemment, ces personnes ne cessent pas d’exister. Mais on déclare officiellement qu’on ne les prendra plus en charge. Peu importe les condamnations.  

Un renforcement des contrôles est également mis en place pour stopper l’hémorragie. On cherche à tout prix à soigner les statistiques plutôt que les vies blessées. Moins il y aura de personnes qui rentreront sur le territoire, moins il y aura manquement dans leur accueil. 

2 mai 2024 – une date symbolique – Welcome Frontex, Abolish Refugees.3 

Frontex, c’est l’agence européenne chargée de la surveillance des frontières. Concrètement, la Belgique choisit l’importation des contrôles frontaliers en son sein afin d’effectuer des contrôles frontaliers dans les ports, les aéroports, la gare de Bruxelles-Midi ainsi que dans son terminal Eurostar, et aussi procéder à des expulsions forcées de personnes sans droit de séjour.”4 

Plusieurs ONG ont vivement marqué leurs inquiétudes. On trouve quelques raisons de les comprendre.5 

Le journal Le Monde révèle en avril 2022 que l’agence Frontex a “maquillé des renvois illégaux de migrants en mer Egée”6 parfois au mépris de la sécurité des personnes exilées.7 

Heureusement, pas d’impunité ! Ce scandale mène à la démission du directeur de l’agence, un certain Fabrice Leggeri. 

Celui-ci ne tombera pas dans l’oubli puisqu’il est recruté en grandes pompes par le Rassemblement National. On retrouvera d’ailleurs son petit nom sur les listes européennes en ce mois de juin – en 3ème position excusez du peu. 

Ces “manquements” continuent cependant de le poursuivre puisque Utopia 56 et La Ligue des droits de l’homme ont porté plainte contre lui pour complicité de crime de l’humanité et complicité de torture.8 

Heureusement pour lui Leggeri peut compter sur le soutien de son président de parti.  

Aaaaah, ces ONG d’extrême-gauche promigrantes complices du trafic d’êtres humains qui cherchent à submerger le continent européen de migrants… Au nom des droits humains, rendez-vous compte ! Heureusement qu’il nous reste la liberté d’expression… 

Disqualification à la limite du complotisme. Ca ne doit pas avoir grand succès politique ce genre de personnes …oh wait9 

Bon, oublions un instant que Leggeri est susceptible de devenir eurodéputé, et rassurons-nous en nous disant qu’il n’est plus le directeur d’une agence qui pose ses valises chez nous. Qui lui succède ?  

Hans Leijtens. “Nous ne sommes pas l’agence européenne de sauvetage10 a-t-il déclaré il y deux mois. Ça a le mérite d’être clair. Mais en existe-t-il une agence européenne de sauvetage ?  

Donc, 

  • A l’approche des élections, dans un contexte de montée de l’extrême-droite dans toute l’Europe,  
  • la Belgique,  
  • après avoir été condamnée des milliers de fois pour manquement aux conditions d’accueil (oserions-nous dire aux conditions de dignité humaine ?), 
  • Invite sur son territoire Frontex, 
  • Une agence qui navigue entre discours sécuritaire et scandales humains, 
  • Pour contrôler ses frontières. 

PS : Le reportage Hors Champ ne devrait plus tarder ! 

Sources de notre article

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